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genre&féminismes

Le féminisme, un mouvement non-violent

Le féminisme : le seul mouvement d'émancipation qui n'ait jamais fait de victimes !

l’émiliE : Un ouvrage de synthèse, des cycles de débats et d’intervention avec des spécialistes mondialement connus (Judith Butler a confirmé sa venue au printemps 2012), votre département est à l’avant-garde. Ce dynamisme et cette visibilité sont-ils de votre fait ?

Delphine Gardey : Il est le fait de notre travail collectif, des collaborations que nous avons pu nouer, de notre expérience dans le champ, du cumul de ces expériences et des réseaux qui sont les nôtres au sein de différentes universités, différents pays du monde.

 

l’émilie : Le fait que vous soyez à Genève constitue-t-il un atout?

D.G. : Le cycle de conférences publiques dans son format actuel est un moyen de faire rayonner des questions d'actualité dans le domaine du genre et d'attirer des conférencières et conférenciers de haut niveau. Bien sûr, nous n'avons pas les moyens financiers de faire venir de grands noms tous les mois,  mais il y a tout de même de belles invitations. Concrètement pour Butler, j’avais déjà eu l’occasion de la rencontrer dans d’autres circontances par deux reprises à Paris. Nous avons publié dans Travail, genre et sociétés, l'une des premières interview de Judith Butler en français en 2006.

http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=TGS_015_0005

Pour cette conférence et ce colloque, elle a tout de suite dit oui. C’est aussi parce que sa traductrice Cynthia Kraus est à Lausanne et qu’elle n’est jamais venue en Suisse. La place Suisse prend ici tout son sens du fait de son plurilinguisme.  Il me semble, par ailleurs, que si Judith Butler a d'abord été reçue dans l'espace germanophone, elle est désormais reçue dans l'espace francophone et semble aussi plus investie vis-à-vis de cet espace. Voilà en deux mots.

l’émilie : Votre équipe est d’horizons et d’origines très variés, elle couvre des champs d’études tout aussi variés. Est-ce pour maintenir un département genre fort et éviter qu’il se dilue en intersectionalité ailleurs dans la faculté ?

D.G. : C’est d’abord le fruit d’un héritage, l’unité avait été conçue dans cette optique interdisciplinaire et au sein de la Faculté des sciences économiques et sociales. Le fait de vivre dans une faculté de ce type et de s'y développer a une influence sur le type de disciplines ou d'approches à privilégier. Nous sommes attachées au fait de nous centrer sur des sciences sociales (c'est-à-dire sur des disciplines ou des approches ayant un rapport à l'investigation empirique qu'il s'agisse de la sociologie, de l'histoire ou de l'anthropologie).  Nous pratiquons et enseignons les études genre et la théorie féministe, nous publions dans ces domaines, mais nous sommes plutôt des spécialistes en sciences sociales, en études genre et en théorie féministe. Cela nous différencie, par exemple, d’autres espaces ou d'autres traditions, comme, le pôle que constitue Paris 8-Saint-Denis dans ce domaine et la façon dont il s'est historiquement développé, davantage à partir des disciplines littéraires et des sciences du texte. Le département d'études féminines fondé par Hélène Cixous étant le plus ancien de ce type. Nous revendiquons en quelque sorte un ancrage dans les disciplines dans lesquelles nous avons été formées (par exemple l'histoire et la sociologie pour ce qui me concerne) et une façon d'aborder les questions de société et de théoriser à partir des questions de genre et de la théorie féministe.

l’émilie : Quels sont vos rapports à la militance ? Sortez-vous du cocon académique ? Vous insistez sur la porosité des frontières mais qu’en est-il réellement sur le terrain ?

D.G. : Je n’ai à titre personnel jamais milité dans une association féministe. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas eu d'autres expériences militantes. Enn fin de compte, concernant les femmes et le féminisme, ma militance aura été de contribuer (avec d'autres) à faire entrer les questions de genre dans le domaine du savoir.

l’émilie : Le reste du département entretien un lien étroit avec les associations féministes, LGBTIQ ou autres défenseurs des droits humains…

Lorena Parini : Je suis venue à la militance plus active après être entrée au Etudes genre. Avant j’étais féministe mais pas forcément au sein d’associations. Depuis, je suis en lien avec les groupes féministes ou LGBTIQ.

Iulia Hasdeu : Je me vois dans le même type de positionnement, du fait de mon expérience personnelle qui m’a assez éloignée du militantisme – je fais référence à mon passé dans un pays totalitaire qui imposait une militance de parade (j’ai vécu en Roumanie jusqu’à l’âge de 26 ans) comme j’ai l’habitude de le dire, j’éprouve une espèce de méfiance. Psychologiquement, j’ai encore une certaine distance émotionnelle par rapport à un engagement politique. Mais le savoir académique m’a ouvert les yeux sur toute une série de questionnements politiques et il s’agit ainsi pour moi d’un retour au politique, par le biais des études genre. Pour ce projet de livre, j’ai été  très enthousiaste à l’idée que le savoir qu’on produit ne reste pas enfermé mais qu’il puisse servir à des gens afin d’introduire la critique du genre dans leurs préoccupations de tous les jours. C’était une opportunité d’aller vers la cité.

 

l’émilie : Vous avez l’impression que les échanges se font dans les deux sens ?

D.G. : Historiquement, c’est vraiment dans les deux sens puisque toute cette pensée de la différence des sexes, du féminin et du masculin, de l’historicité des sexualités se nourrit profondément des transformations culturelles et sociales de l’après 1968, de l’engagement, des mouvements sociaux, politiques et féministes et lesbiens qui vont être les acteurs-trices principaux pour rendre des questions publiques.  Ces questions deviennent du coup des questions de science et de savoir.

Par exemple en Grande-Bretagne, les workshops d’écriture installés dans des quartiers pauvres par des militants, des formateurs pour adultes et des universitaires dans les années 1970-80 ont non seulement transformé la vie de nombre d'adultes inscrits dans ces espaces de formation mais aussi contribué, par exemple, à modifier les modalités de production du travail académique . C'est en histoire, la revisite de l'histoire sociale par la collecte de sources orales et la valorisation de l'expérience et du récit de vie.. Il y a dans ces cas de figure une sorte de co-construction des savoirs.

L.P. : Quand je suis arrivée à l’université à Genève, les questions de genre n’y étaient pas. Je n’ai jamais eu de cours « sciences-po et genre » par exemple. Et quand j’ai intégré le département tout était à faire. Mais en ce qui concerne nos échanges avec la militance, on constate qu’il y a un savoir extrêmement pointu, surtout dans les groupes LGBTIQ, il y a des gens plus experts que nous notamment sur les questions de transidentités, d’homoparentalité etc.. Du fait de leur parcours personnel, de leurs recherches d’informations, il y a une construction de savoirs très pointus. Il existe des ponts entre le travail universitaire et la militance.

D.G. : Oui, il se passe la même chose, par exemple, avec les groupes de malades qui développent une expertise sur les maladies rares et des  chercheurs dans les sphères médicales ou para médicales qui  travaillent là aussi étroitement avec ces personnes dans le cadre d’espaces non-académiques…

 

l’émilie : Pourquoi cet ouvrage collectif ?

D.G. : Parce que c'était une occasion pour travailler ensemble. Par ailleurs, la 'Petite encyclopédie critique" est une collection intéressante qui propose un espace intermédiaire entre les mondes académiques et militants ou associatifs Ecrire ce livre a permis une vraie dynamique collective au sein de l'équipe. Nous étions motivé.e.s par cette volonté de montrer ce qui était créatif et vivant dans le féminisme et cette positivité a accompagné les conditions de réalisation du projet. On pourra toujours nous reprocher d’avoir passé sous silence des zones de conflictualité, d’opposition. Nous sommes conscientes de ces limites et, comme nous essayons de le montrer, de façon positive dans le livre, du fait qu'il y énormément de débats au sein des féminismes…

 

l’émilie : Pourtant on retrouve quand même de grandes controverses, notamment le féminisme laïc républicain ou l’égalité à travers le seul prisme de la bicatégorie homme/femme…

L.P. : Comme le titre c’est Le féminisme change-t-il nos vies ?, l’idée c’était de poser les termes de ces débats pour ouvrir vers des réflexions qui feront avancer les choses. Si on affronte pas ces questions, on n’avance pas. Si on évite les débats houleux, les questions qui dérangent, on aura toujours une expèce de toile de fond très malsaine.

 

l’émilie : Le livre explique en quoi les hommes et les femmes d’aujourd’hui sont empreints de féminisme. Pourquoi l’écrire ?

D.G. : D’abord parce que c’est sans doute historiquement vrai. De tous les grands –ismes qui ont façonné le XIXe et le XXe siècle, le féminisme est le seul qui n’a pas tué. C’est pourtant celui qui a le plus transformé nos existences et c’est celui qui est aussi le moins revendicable. En tant que mouvement d'émancipation, le féminisme a une importance et une profondeur qu'on refuse de lui accorder. Oui c’est important de le dire. Pourquoi devrions-nous avoir honte ?

L.P. : Le féminisme est une révolution profonde et pacifique.

D.G. : Et qui a des conséquences immédiates sur la vie qu’on mène, celle des hommes, des femmes, et de ces autres "autres" mentionnées dans les études post coloniales., Comme le dit Judith Butler : "il s'agit de rendre les vies possibles". Quelle que soit son orientation sexuelle, quels que soient les chemins qu’on peut ou pas prendre pour que la vie puisse se réaliser. Quel changement quand même !

 

l’émilie : Justement, en cartographiant les espaces où le féminisme s’est imposé, le livre est à double-tranchant. Les opposant-e-s ne risquent-ils pas de dire que tout est réglé, acquis sur ces questions ?

D.G. : C’est comme tous les mouvements sociaux en cours, il y a toujours du travail, toujours des débats. Il y a en effet des espaces de revendications qui ont été surinvestis comme ceux liés à la sexualité et ceci a été essentiel et bénéfique. Il y a cependant d'autres questions centrales dans le social, comme le travail, qui ont été désinvesties dans la période récente.

L.P. : En politique aussi on a désinvesti.

D.G. : Nous vivons dans une époque libérale, marquée par les deux sens traditionnels du terme : les libértés, le libéralisme. Du politique et du collectif a été recréé à partir du soi (et des revendications de liberté et de choix de vie dans le domaine des sexualités). Une question qui nous incombe c'est de penser la façon de réarticuler du soi et du nous, et ce dans un contexte néolibéral. Nous devons donc réinvestir les questions sociales plus traditionnelles et regarder comment des causes peuvent être articulées ou réarticulées dans une visée émancipatoire et égalitaire

l’émilie : Pas si simple en fait…

I.H. : Non, pas simple mais très excitant. Nous tenons un discours assez inconfortable. Il y a toujours quelque chose de l’ordre de la subversion qui rend notre position d’enseignant-e-s/ chercheurs-euses en Etudes genre très scandaleuse d’un point de vue académique et politique. J’aime bien ça.

© Photo Joanna Osbert

Delphine Gardey, directrice du département des Etudes genre à l'Université de Genève

Quand les féministes se mettent à nu

Dans toutes les sociétés patriarcales, le corps féminin capable de donner la vie est depuis toujours un point névralgique des rapports sociaux entre hommes et femmes, et par là même, un outil privilégié de l’asservissement de ces dernières. Le vêtement en particulier, qui traduit manifestement cette intention, est ainsi un vecteur favorable au contrôle, l’imposition de la pudeur permettant de limiter moralement, physiquement et sexuellement les femmes.

Il est donc logique que les féministes se réapproprient leur corps, en commençant par le truchement de leur tenue vestimentaire, dans leur lutte pour l’égalité. Dans des systèmes où la liberté de la femme est très restreinte, la nudité peut ainsi devenir le seul moyen d’action et d’expression à disposition des femmes. C’est le point de vue que défend le mouvement féministe ukrainien FEMEN.

L’Ukraine postsoviétique, comme la majorité des pays de l’ancien bloc de l’Est, est encore très marquée par le patriarcat, malgré l’apparente égalité homme-femme prônée pendant 70 ans par le modèle marxiste. Et paradoxalement, c’est dans ce pays où le vent de démocratie a semblé souffler au printemps 2005, qu’a émergé son expression la plus radicale.

En 2008, suite au désenchantement issu de la révolution orange, à l’immobilisme de la classe dirigeante et à une dégradation générale de la condition des femmes en Ukraine, une jeune sociologue, Anna Hutsol, fonde FEMEN, un mouvement féministe radical et provocateur. Leurs premières cibles sont la prostitution et le tourisme sexuel qui prolifèrent en Ukraine depuis 2005, aggravés par la crise économique. Les actions du groupe n’ont pas cessé de se diversifier depuis: défense des droits civiques, de l’environnement, lutte contre les oligarques, contre le harcèlement sexuel dans les universités, etc. Sous cette apparente diversité, les militantes de FEMEN se battent pour deux causes aux nombreuses ramifications sociales : l’amélioration de la condition et de l’image des femmes ukrainiennes, et la démocratisation du pays.

FEMEN s’est réellement fait connaître par sa manière d’attirer l’attention des médias, en mettant en avant les attributs féminins des militantes qui se dénudent lors de leurs manifestations. Des symboles nationaux, couronnes de fleurs et jupes folkloriques, côtoient des slogans politiques inscrits à même leur corps. Ayant constaté que l’image de la femme en Ukraine est extrêmement dégradée, ces féministes ont décidé de prendre le contrepied en surjouant de l’hypersexualisation, en la mettant en scène associée à des messages revendicateurs. On peut également y lire une mise en avant de la vulnérabilité sexuelle des Ukrainiennes et des femmes en général. En reprenant cette vulnérabilité à leur compte, en l’exhibant à leur manière et selon leurs règles, et en la liant toujours à un contenu social, elles en prennent la maîtrise au lieu de la subir. La faiblesse assumée devient ainsi une force, qui permet de plus de se faire voir et entendre.

Elles dénoncent ainsi publiquement une réalité cachée de l’Ukraine, où la promotion canapé est courante et dont les dirigeants utilisent, voire promeuvent, les charmes des jeunes filles pour renflouer l’économie. Elles utilisent leur corps pour mettre à nu l’hypocrisie de leur gouvernement et des hommes de leur pays, retournant l’arme contre l’agresseur.

C’est aussi une manière d’adapter le féminisme au 21e siècle, caractérisé par la société du divertissement et l’exhibition individuelle. Les FEMEN ont bien saisi les enjeux médiatiques d’une lutte sociale. Elles se mettent en scène, créent le spectacle, attirent l’attention, provoquent. Et se font entendre. Leurs mises en scène sont d’ailleurs pleines d’humour et imaginatives. En ce sens, les militantes de FEMEN sont des performeuses du féminisme, comme l’ont été les Riots Grrrls avant elles.

Les FEMEN renvoient aussi une image du féminisme dans lequel les jeunes filles peuvent se retrouver : elles sont jeunes, glamour, courageuses et assurées, et assument un style de féminité caractérisant les stars du cinéma ou de la scène musicale. Elles démontrent qu’un certain type d’apparence souvent dénigré (mais qui fait vendre) peut être associé à l’intelligence et mis au service d’une cause. Elles sont jeunes et belles ? On attend d’elles qu’elles se rendent à l’université en tenues courtes et décolletés sexy ? Au lieu de lutter contre ces données, elles les mettent en scène pour se battre contre l’exploitation des femmes. Constatant le désintérêt des jeunes femmes pour le féminisme, perçu comme féminin, anti-hommes et poussiéreux (ce qui est également le cas en Suisse romande), elles ont choisi cette image avec une conscience aiguë du marketing et du système de médiatisation actuels. Pour ces militantes, tout est utile dans la lutte des femmes pour leurs droits ; selon FEMEN, le féminisme moderne passerait par l’ultra-féminité sexy, celle-là même qui fait vendre.

Toutefois, leur stratégie n’est pas sans risques sur le long terme. Les féministes dites topless obtiennent en effet une couverture médiatique peu commune. Lors de leur passage en Suisse, elles ont obtenu des plages audiovisuelles conséquentes et suscité des débats télévisés très animés.

Mais elles sont également objectifiées, réduites à une partie de leur corps. Est-ce que leur message est réellement entendu ? Quels résultats obtiennent-elles ?

Avec leur tour européen, avec des arrêts très médiatisés chez DSK, le Vatican ou Berlusconi, il est certain que les FEMEN se sont fait remarquer par toutes sortes de tranches de la population en Europe. L’essentiel n’est pas qu’elles fassent l’unanimité, mais que le public perçoive, à divers niveaux, qu’il y a un message, des abus sociaux, une lutte. Les militantes FEMEN ont réussi à attirer l’attention sur les dérives sexuelles en Ukraine. Elles y ont obtenu des résultats, en particulier concernant le chantage, sexuel ou monétaire, dont sont victimes les étudiantes. Leur action a entraîné des sanctions contre certains professeurs, alors que le sujet était jusque-là tabou. Elles ont mis les bâtons dans les roues du tourisme sexuel en Ukraine.

Le questionnement même de leur méthode, s’il est nécessaire, reste troublant. Le groupe dominant demande à ces féministes nouveau genre de justifier leurs actions et leurs méthodes, parce qu’elles osent s’attaquer à une injonction fondamentale du patriarcat, sur laquelle repose l’équilibre actuel du système homme-femme. La même nudité mise au service de la publicité dans les magazines ou sur les affiches, à but lucratif uniquement, n’entraîne pas de telles remises en cause. Là où la nudité est choisie par la femme, et mise au service d’une cause, elle doit être justifiée ; là où elle sert le profit du système en place, elle est acceptée.

Mais FEMEN marque la division du mouvement des femmes au sens large en mettant en avant des dissensions de tout un pan de féministes abolitionnistes. Nombre d’Ukrainiens ne désirent pas être défendus par elles. La suite des opérations est donc cruciale. Devenir un parti politique, s’assagir, s’organiser de manière plus socialement acceptable, ou un peu de folie et d’action radicale est-il actuellement indispensable pour faire progresser la cause féministe ?

Si on peut admirer le courage des jeunes féministes ukrainiennes et comprendre leur posture comme une suite logique de la démarche féministe des premières heures, on peut s’inquiéter de la pérennisation politique de celle-ci. Mais là aussi, leur démarche est réfléchie: les FEMEN ne comptent pas entrer dans un système parlementaire qu’elles estiment corrompu. Elles visent à faire changer les lois de l’extérieur, en devenant un mouvement indépendant assez puissant pour avoir une influence directe et marquée sur le pouvoir en place. On comprend dès lors mieux les raisons de leur tournée internationale.

Il y a là un élan féminin, potentiellement capable de faire changer le système en place, au dynamisme sans conteste. Les FEMEN sont un modèle pour les femmes de tous âges, par le courage et la détermination dont elles font preuve, et pour les plus jeunes, à travers leur fierté d’une féminité belle et assumée. Leur façon de militer n’est pas destinée à inciter des jeunes filles à s’exhiber publiquement ; il s’agit d’une méthode d’action et non d’un modèle. Le modèle se situe au niveau de la perception des femmes et leur image - certaines FEMEN, telle Alexandra Chevshenko, sont maintenant des stars dans leur pays.

Si toutes les féministes ne sont pas prêtes à adopter leur méthode, reste que les FEMEN ont accompli énormément en tout juste trois ans d’existence. On se prend à rêver à une union des femmes, à une solidarité féminine par-delà les frontières. Incontestablement, un mouvement à suivre.

© Photo DR

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