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L'INTERVIEW


Dans le cadre du FIFDH, l'émiliE a rencontré l'activiste visuelle sud-africaine Zanele Muholi qui parle de son travail et de son documentaire "Difficult Love". Interview réalisée à Genève le 8 Mars 2013 par l'équipe de l'émiliE.

chronique féminista-voyageuse

Libertad sans commentaire

23-09-2013 C.M.

Libertad sans commentaire

  Libertad était une prison. La prison modèle de la dictature uruguayenne, crée au début des années soixante-dix et fermée à la chute du régime, en 1985. Libertad, du nom de...

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Etat social?

Ramón est médecin à Paysandú. Nous déambulons avec lui à travers le marché. Les verres à maté s'entassent pêle-mêle sur l'étal d'un brocanteur. Certains sont en bois tourné, d'autres de simples verres habillés de cuir tressé ou de fils de perles. Mais la plupart sont creusés dans des calebasses, rondes ou ovales, prêtes à se lover dans le creux de la main. Nombreux sont celles et ceux qui en tiennent une ce matin au marché, tirant sur la bombilla de métal ou de bambou pour avaler l'infusion d'herbe fumante. Ramón s'agace. «Le maté, c'est n'importe quoi, c'est mauvais pour la santé ! En plus, ces calebasses, ça pose de vrais problèmes d'hygiène : à force, ça moisit au fond. Et tous ces gens avec le thermos sous le bras... c'est à croire qu'il sont manchots, des feignants !». Je n'aurais pourtant pas dit cela, en voyant la dextérité de certain-e-s pour conduire leur moto, ou pour porter sacs de courses, enfants et poussettes...  thermos sous le coude et verre à maté tenu bien droit.

Ramón est sceptique. Il est «de droite». Il trouve que nous parlons trop de politique et ça le chagrine. Avec ses économies, il a acheté un immeuble en ville pour fonder une école où scolariser «les enfants pauvres». Lui, il vit dans un appartement, au 9ème étage du seul immeuble qui surplombe la ville, avec un liftier pour lui tenir la porte de l’ascenseur. Il n'aime pas le gouvernement actuel, ni les feignants, ni le maté – anti-hygiénique. Il travaille à l’hôpital mais gagne sa vie avec les consultations privées. Beaucoup le reconnaissent dans la rue, le remercient pour les soins prodigués. Ramón sert les mains en bon seigneur, fier de lui et amer sur les conditions de soins dans son pays. Il s'esclaffe : «En Uruguay, si tu vas dans une policlinique de campagne parce que tu t'es coupé un bras, on te donnera une aspirine!».

Ramón a 73 ans. L’hôpital ? Il veut bien y soigner des gens avec les moyens du bord, mais pas y mourir. Il y a quelques jours, Chavez est mort à l'hôpital, à Cuba. «Ah, mais Cuba, c'est autre chose ! Ce sont les meilleurs médecins du monde, les mieux formés. Tout le monde vient se faire soigner à Cuba... enfin, ceux qui le peuvent...».

Quand j'évoque ma rencontre avec ce vieux médecin bougon, Lydia s'étonne qu'il n'ait pas parlé de la réforme du système de santé. Lydia est jeune médecin à Montevideo : «La gauche à changé beaucoup de choses ici. C'est vrai, nous n'avons pas assez de moyens, mais tout de même beaucoup plus qu'avant. Moi, par exemple, je bosse dans un Centre de Santé Communautaire nouvellement créé, dans un quartier pauvre au nord de la ville. On manque de tout, mais c'est tout de même une nouvelle approche. Les gens voudraient que tout fonctionne instantanément, ils ne sont jamais contents. On est sur la bonne voie». Lydia insiste : «Le gouvernement Mujica mène une vrai politique sociale : en matière de santé, d'effort pour le plein emploi... et pour l'éducation. Regarde : chaque enfant uruguayen possède un ordinateur portable remis gratuitement par l'école publique. Nous entrons de plein pied dans le troisième millénaire !». Politique sociale ? Je repense à toutes ces personnes âgées distribuant des sacs plastiques à la sortie des supermarchés, et surtout à cet homme rencontré à Mélo dont le travail consiste depuis des mois à appuyer sur un interrupteur pour actionner un feu rouge sur l'étroite voie d'accès du camping municipal... Difficile de trouver du sens à cette sorte de «plein-emploi» et l'idée que les enfants d'Uruguay se promènent tout-e-s un ordinateur sous le bras me tourne un peu la tête. Mais qu'aurais-je à objecter, moi qui possède mon propre laptop ?

Un homme passe devant nous, tenant par la bride un grand cheval alezan habillé de franges à perles et attelé à une remorque immense, chargée d'ordures. Lydia explique : «Ce sont eux qui nettoient la ville. Tu les prends pour des clochards, mais le fait d'avoir un cheval... ils font ça de père en fils, ils ont un vrai savoir-faire, une vraie fierté... Seulement, ils font ça de manière totalement autonome et c'est le chaos. Alors, au lieu de les pourchasser, le gouvernement a décidé de les intégrer dans une gestion publique des déchets, de les canaliser sans les détruire. C'est sûr que ça ne leur convient pas. Mais il n'y a pas de politique sociale réellement conséquente sans certains chamboulement. C'est pour ça que les gens râlent autant».

Camilo, lui, ne râle pas, «il a fait ses choix». Dans sa petite maison, à cinquante kilomètres de la capitale, le dompteur de chevaux explique calmement : « Moi, je me sens de gauche, mais je vote pour les blanco, parce que le contrôle de l’État, je n'en veux pas. J'ai toujours été indépendant, ça n'a pas été facile tous les jours, mais je me suis fait moi-même. Et maintenant, ils vont vouloir imposer mon activité de dompteur, contrôler ce que je fais ?... Un État social qui agit sans le consentement des gens? Je préfère ne pas cotiser... et si je suis trop malade, j'ai un fusil et je sais ce qu'il me reste à faire...».

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