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Le dynamisme des Etudes genre genevoises

Le vernissage du livre Le féminisme change-t-il nos vies ? ce soir à Uni-Mail annonce une actualité riche produite par le département des Etudes genre de Genève. Analyse d’un succès.

 

Un ouvrage de synthèse, des cycles de débats et d’interventions avec des spécialistes mondialement connu-e-s (Judith Butler a confirmé sa venue au printemps 2012), les Etudes genre de Genève sont à l’avant-garde et leur dynamisme leur vaut une visibilité certaine. De la reconnaissance aussi, y compris de l’étranger. Delphine Gardey, directrice du département l’explique par «la force des réseaux, le cumul des expériences et des espaces d’échanges dans différentes universités, différents pays». Quant à l’événement organisé autour de l’œuvre de la philosophe Butler, à savoir une conférence et un colloque, il a été conclu lors d’une rencontre à Paris : «Elle a tout de suite dit oui. C’est aussi parce que sa traductrice en français Cynthia Krauss est à Lausanne et parce qu’elle-même n’est jamais venue en Suisse», explique Delphine Gardey.

 

Pour expliquer la force de cette équipe genevoise, il y a cette volonté d’ouverture et d’échanges mais aussi ce terreau commun que constitue l’approche empirique. L’expérimentation, le terrain font partie intégrante de la démarche pour ces chercheurs-euses qui sortent du cocon douillet de l’Université. «Nous sommes spécialisé-e-s en sciences sociales, en études genre et en théorie féministe», précise la directrice, qui ajoute que «cela nous différencie de Paris VIII qui a le département le plus ancien d’études féminines créé par Cixous où là, les chercheuses étaient beaucoup plus axées sur les sciences du texte, c’est-à-dire philosophie, psychanalyse…». Ce rapport au dehors et les échanges avec la militance qui a construit des savoirs non-académiques permet de nouvelles avancées. La politiste Lorena Parini, maître d’enseignement et de recherche aux Etudes genre de Genève, dit qu’elle est venue «à la militance plus active, après être entrée aux Etudes genre». Pour Iulia Hasdeu, anthropologue dans ce département, «il est important que le savoir qu’on produit ne reste pas enfermé».

 

Le livre Le féminisme change-t-il nos vies ? a justement été publié dans «une collection qui propose un espace intermédiaire entre les mondes académiques et militants ou associatifs appropriés aux questions féministes», selon Delphine Gardey, qui ajoute que «c’était pour nous une dynamique collective».

 

Les étudiant-e-s commencent à s’intéresser de près à ce département susceptible de leur apporter un élément nouveau dans leur CV. De nombreuses multinationales, les organisations internationales, gouvernementales ou non, estiment en effet qu’une connaissance en genre est indispensable pour postuler. Du coup, la formation continue proposée par les Etudes genre genevoises ne désemplit pas.  Pour les enseignant-e-s, l’enjeu est enthousiasmant. Iulia Hasdeu constate que «même si cette transmission de savoirs parfois dérangeant est délicate, il y a toujours quelque chose de l’avant-garde et c’est ce qui est excitant intellectuellement».

 

Rendez-vous est donc pris avec cette équipe qui repousse les limites et ouvre de belles perspectives au débat. A commencer par la question posée lors de la conférence de ce soir : Comment articuler savoir et militantisme ?

 

 

Conférence du lundi 14 novembre 2011, 18h15-20h, Salle MS160, Uni Mail, entrée libre.

 

Le féminisme change-t-il nos vies ? Sous la direction de Delphine Gardey, Ed. Textuel, Paris, 2011, 144 pages