updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

Ici

Une pétition pour l'égalité salariale

15-12-2015 REDACTION - avatar REDACTION

Force est de constater que le nouveau Conseil fédéral ne montre pas l’exemple en matière de représentation homme/femme et reste en retrait en matière d’égalité salariale. Sa proposition, actuellement en...

Read more

Ailleurs

Salope!, l'expo

21-12-2015 Nathalie Brochard - avatar Nathalie Brochard

L’Université Libre de Belgique vient de proposer une exposition consacrée au mot « Salope ! ». Chargé de sens divers, il recouvre une histoire des pratiques sociales, culturelles et des représentations, des fantasmes...

Read more

Genre&Féminismes

Une pilule pour doper la libido féminine…

10-12-2015 Andrée-Marie Dussault - avatar Andrée-Marie Dussault

Les sociétés pharmaceutiques rivalisent d'ardeur pour mettre sur le marché une pilule qui stimulerait le désir sexuel chez les femmes. Sprout Pharmaceuticals a déjà obtenu le feu vert pour la...

Read more

Test de genre,premier recours à Lausanne



Dutee Chand est-elle un homme ou une femme ? Avec qui l’athlète indienne doit-elle prendre le départ de ses courses ? Pour l’instant, elle est suspendue en vertu d'un règlement imposé après l'affaire Caster Semenya, la sprinteuse sud-africaine intersexe. Ces règles très controversées instaurées par la Fédération internationale d’athétisme (IAAF) font plus que jamais débat. Et c’est la première fois qu’une athlète dépose un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne pour les contester.

Si Dutee Chand n’a pas l’apparence masculine contrairement à Caster Semenya dont la voix et l’allure avaient mis la puce à l’oreille des responsables de l’IAAF, elle a dû subir un test qui a révélé un taux de testostérone trop élevé : elle est hyper-androgène, ce qui lui a valu une suspension de compétition. La jeune championne d'Inde des moins de 18 ans sur 100 mètres n’a pas pu participer cet été aux Jeux du Commonwealth à Glasgow et sa carrière est au point mort. Dutee Chand se dit «détruit ». Elle ne comprend pas : «Je ne savais pas ce que j'avais fais de mal. Je n'ai pris aucun médicament, je n'ai fait aucune faute, pourquoi ai-je été visée ?»

Le cas Semenya, on s'en souvient, avait été un immense ratage : l’athlète avait vu les résultats du test étalés dans les médias, le monde entier était au courant qu’elle avait une production inhabituelle de testostérone, un syndrome d’insensibilité aux androgènes et un génotype XY (et non pas XX). Après le choc et l’humiliation, l’interdiction de courir pendant plus d’un an. Et si aujourd’hui, on ne parle plus de test de genre, les athlètes qui produisent trop d’hormones mâles, susceptibles d’accroître la masse musculaire et d’améliorer les performances sportives, doivent suivre un traitement pour pouvoir participer aux compétitions. C’est précisément ce lien qui est contesté scientifiquement sans parler de l'aspect arbitraire d'une telle règle et de l'impact psychologiquement dévastateur du test. Dutee Chand explique en effet «que je devrais être opérée ou suivre un traitement hormonal si je voulais sauver ma carrière. J'ai été abasourdie d'entendre cela».

L'IAAF a refusé de commenter cette affaire dans l'attente de la décision sur le recours prévu d'ici six mois. Chris Turner, du département communication de l'IAAF, a néanmoins précisé que la réglementation de l'IAAF était «basée sur une expertise internationale approfondie tant en matière de science médicale que d'éthique».

Même si les exemples de femmes athlètes soupçonnées de ne pas être de «vraies» femmes ne sont pas rares, Dutee Chand est la première à contester le principe d’être testée en féminité. Soutenue par les autorités de son pays et par des scientifiques, elle est bien décidée à se battre contre ce système. «Je veux être respectée pour ce que je suis», explique-t-elle. De son côté, l’IAAF s’accroche à son règlement  au nom de «l'égalité de la compétition»…

Photo DR