updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

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Une pétition pour l'égalité salariale

15-12-2015 REDACTION - avatar REDACTION

Force est de constater que le nouveau Conseil fédéral ne montre pas l’exemple en matière de représentation homme/femme et reste en retrait en matière d’égalité salariale. Sa proposition, actuellement en...

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Salope!, l'expo

21-12-2015 Nathalie Brochard - avatar Nathalie Brochard

L’Université Libre de Belgique vient de proposer une exposition consacrée au mot « Salope ! ». Chargé de sens divers, il recouvre une histoire des pratiques sociales, culturelles et des représentations, des fantasmes...

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Genre&Féminismes

Une pilule pour doper la libido féminine…

10-12-2015 Andrée-Marie Dussault - avatar Andrée-Marie Dussault

Les sociétés pharmaceutiques rivalisent d'ardeur pour mettre sur le marché une pilule qui stimulerait le désir sexuel chez les femmes. Sprout Pharmaceuticals a déjà obtenu le feu vert pour la...

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Avenir Suisse, ça patine

Le think tank libéral Avenir Suisse affirme que les femmes seraient à l’origine des inégalités salariales. Dans un rapport de 67 pages rendu public hier, la fondation, soutenue par des multinationales, réfute les discriminations et les inégalités dont sont victimes les femmes sur le marché du travail. Si différence salariale il y a, c’est parce qu’elles le veulent bien.

Devant un tel raisonnement, on reste perplexe. Pour Avenir Suisse, les 19% d’écart dans le salaire moyen entre les hommes et les femmes ne serait qu’une «conviction» répandue dans «l’opinion publique», une  interprétation». Et elle le prouve avec son rapport intitulé «Parité salariale  ̶  Le marché du travail n’est pas défaillant». Le groupe de réflexion rappelle que «depuis trente ans, les salaires des femmes augmentent plus rapidement que ceux des hommes», que «le niveau de formation des femmes (est) toujours meilleur», qu’elles sont «plus nombreuses à étudier à l’université». Alors heureuses ? Mais non, «au lieu de cela, l’insatisfaction domine dans de larges strates de la politique et de la société sur le fait que, dans le secteur privé, les femmes gagnent en moyenne toujours environ 19% de moins que leurs homologues masculins et qu’elles n’occupent que rarement des positions dirigeantes». Des ingrates en somme qui en veulent toujours plus. On leur tend la main et elles vous prennent le bras. Pourquoi, ne restent-elles pas à leur place ? Vous savez bien, près de l’âtre, au fond de la grotte…

Plus sérieusement, le think tank estime que «les différences salariales peuvent largement être attribuées à des décisions individuelles concernant la carrière et le choix de sa profession». Le problème viendrait en effet de leur préférence pour le temps partiel, d’un manque d'intérêt pour les professions techniques et de moins de flexibilité géographique et horaire. Aboutir à pareille conclusion balaie les travaux de chercheurs-euses éminents sur le domaine au premier rang desquel-le-s Yves Flückiger, recteur de l’Université de Genève, et témoigne sinon d’une grande ignorance du moins d’un terrible parti pris.

En bref, et ce n’est pas surprenant, inutile d'agir sur le marché du travail. Les interventions étatiques à ce niveau, comme le projet de contrôle systématique des salaires, seraient inopérantes. Pour réduire les écarts de salaire, il ne faut surtout rien faire, le marché va se réguler tout seul, dixit Avenir Suisse. Nous voilà rassurées.

Sur les réseaux sociaux, les gens ne s’y sont pas trompés et le hashtag #tweetecommeavenirsuisse connaît un certain succès. L’avenir c’est devant pas derrière.