Quelle parité?
- Écrit par Nathalie Brochard
En France, l'égalité tant claironnée par le nouveau pouvoir socialiste n'aura été qu'un effet d'annonce. Si elle est effective dans le gouvernement Ayrault (17 femmes ministres, soit 50% de sa composition), elle est inexistante au niveau des équipes ministérielles: sur les 140 directeurs, chefs de cabinet et conseillers nommés hier, on ne comptait que 38 femmes. 22 des 34 cabinets ministériels sont d'ailleurs composés exclusivement d'hommes. En y regardant de plus près, on s'aperçoit que sur les 17 femmes ministres, aucune ne détient de grand ministère et dans les cabinets, il en va de même: on dénombre 5 directrices de cabinet et 5 chefs de cabinet. Les postes de pouvoir restent entre les mains des hommes. Pas n'importe lesquels, ceux qui les ont toujours eus: les mâles dominants issus des grandes écoles Sciences-Po/l'ENA ou les copains militants. Ce recrutement étroit limite également l'accès aux personnes issues de l'immigration.
Pourtant l'égalité inscrite dans la Constitution française depuis 2008 devait ouvrir les portes à une meilleure représentativité de la société. François Hollande, le président de la normalité est celui de la norme dominante. Le volontarisme politique ne suffit pas, encore faut-il passer aux actes. Les associations dénoncent la discrimination indirecte liée au recrutement par cooptation et par réseau au coeur, selon elles, de l'absence de représentant-e-s femmes et/ou issu-e-s de l'immigration. Elles parlent aussi du mépris affiché par les classes dirigeantes, tout cela trois semaines à peine après l'élection présidentielle. Les défenseur-e-s de la diversité et les féministes déchantent déjà...