updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

Interdit de conduire en Russie

Travesti-e-s et transsexuel-le-s n’ont plus le droit de conduire en Russie. Une loi discriminatoire récemment votée au nom de la sécurité routière dresse une liste de personnes dont la conduite est jugée dangereuse. 


Dans le registre de l’absurde, on a déjà inscrit l’Arabie Saoudite qui interdit aux femmes de conduire et plus récemment à l’ensemble de sa population «d'ériger des statues en neige, même pour jouer» et c’est au tour de la Russie d’y figurer pour la nouvelle loi qui interdit à différentes catégories de personnes de conduire, au premier rang desquelles les travesti-e-s et les transexuel-le-s.

Renforçant sa législation homophobe, la Russie a voté ce texte qui défend à quiconque présentant des «troubles mentaux et troubles du comportement» de conduire. Pas avares en amalgame, les législateurs russes y ont inclus ceux liés à «l'identité de genre et aux préférences sexuelles». Et pour faire bonne mesure, ils ont rajouté les fétichistes, les pédophiles, les exhibitionnistes, les voyeurs-euses, les sadomasochistes, enfin les déviant-e-s supposé-e-s... et les cleptomanes. Oui, ma p'tite dame ! Le commentateur Kolya Bakhtinov précise sur le site Gay.ru que «si un conducteur est habillé comme une femme et qu’il est enregistré par une caméra de la police, il perdra son permis.»

Cet arsenal juridique qui viole sans vergogne les droits des citoyen-ne-s et s’immisce dans leur vie privée a été pensé pour réduire les accidents de la circulation, véritable fléau dans le pays. Pour autant, la résistance s’organise notamment autour de l’Association des avocats russes pour les droits de l’Homme estime que «l’interdiction contredit les normes et les standards internationaux» qui prévoit de ne pas en rester là.