Abolir l'impôt sur les tampons
- Écrit par Nathalie Brochard
Depuis plus de 50 ans, les tampons sont taxés au Royaume-Uni et depuis le lancement d’une pétition en 2014, les Britanniques se mobilisent pour son abolition. Une histoire classiste et sexiste…
Plus de 160 000 signatures ont été récoltées sur change.org pour demander la fin de l’impôt sur les tampons hygiéniques, une aberration quand on pense aux exemples insolites mis en avant par les pétionneurs-euses, telles la viande de kangourou ou certaines sucreries (alcoholic jellies) considérés comme des produits de luxe et de ce fait non-taxés. Si les femmes avaient obtenu une réduction de la taxe qui était passée de 17,5% en 1973 à 5% en 2001 après d’âpres combats, son montant est toujours jugé trop élevé, notamment pour celles qui ne gagnent pas des fortunes.
Une journaliste de The Independent, Natasha Preskey, a fait le calcul : au cours de sa vie, une femme utilise en moyenne 10 000 tampons. Une boîte de 20 coûte environ 3,14 livres (soit 4,60 francs), ce qui implique qu’une femme percevant le salaire minimum doit travailler 38 jours à temps plein pour couvrir l’ensemble de ses besoins en produits hygiéniques. Pour beaucoup de Britanniques, les tampons sont un luxe et nombre d’entre elles préfèrent prendre la pilule le mois entier pour éviter d’avoir leurs règles sans vraiment connaître les risques que cela entraîne sur leur santé.
Les réseaux sociaux ont eux aussi pris le relais des signataires de la pétition notamment sur Twitter #tampontax où les femmes dénoncent une nouvelle taxe rose et un sexisme patent. Nombreuses s’interrogent : si les hommes avaient leurs règles, est-ce que les tampons seraient soumis à un impôt ? La question, elle, ne coûte rien.