Not there invisibilise les femmes
- Écrit par Nathalie Brochard
Suite à la campagne d’invisibilité intitulée Not there menée tambour battant par Hillary Clinton, des actrices et autres célébrités étasuniennes vont plus loin sur les réseaux sociaux en supprimant leur photo de profil. L’action vise à dénoncer les inégalités entre les hommes et les femmes. Une vraie-fausse bonne idée ?
La date symbolique du 8 mars marquait le début de cette campagne dans les rues de New York dont les panneaux publicitaires et les couvertures de magazines ont été modifiés. Le concept de l’agence Droga5, mandatée par la Fondation Clinton, exploite l’idée de l’absence des femmes dans l’espace public. Les figures féminines ont été purement et simplement enlevées. Un grand groupe de presse, iHeartMedia, a retiré les voix féminines des morceaux diffusés sur ses 186 stations de radio. Ce jour a marqué le retrait complet des femmes sur le devant de la scène.
Et de scène, il est question. On se souvient du coup de gueule de Patricia Arquette lors de la cérémonie des Oscars et le soutien d’une partie de ses collègues qui s’en est suivi. Des stars comme Jessica Alba ou Cameron Diaz sont elles aussi montées au créneau retirant leurs photos de profil Instagram et en lançant le slogan Not there en hashtag. Pour Cameron Diaz, “nous ne sommes pas encore là. Les inégalités perdurent au travail/à la maison/dans le cabinet du médecin/ à l’école. Et pourtant ces problématiques ne reçoivent pas l’attention qu’elles devraient. C’est comme si nous n’étions PAS DU TOUT LA.”
Néanmoins, disparaître pour qu’on vous remarque n’est pas forcément le meilleur moyen de faire avancer les choses. Interrogé-e-s, la plupart des passant-e-s new-yorkais-es n’avaient pas fait attention au changement. Surtout, c’est aller dans le sens d’injonctions sociales qui obligent les femmes à la discrétion, à l’effacement, à la négation de leur corps, de leur visage, de leur personne. Alors non, c’est pas bon.