updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

Un hors-série qui compte

Le magazine belge axelle sort un hors-série très complet intitulé «Elles comptent !» dans lequel le système capitaliste et ses effets nocifs sur les femmes sont décortiqués. Surtout, les alternatives féministes qui se mettent en place tout autour de la planète rappellent que d’autres voies sont possibles plus égalitaires, plus solidaires, plus humaines.

Comme le précise la rédactrice en chef Sabine Panet «le capitalisme a une histoire ; et s’il a un début, il peut avoir une fin. Cette fin est urgente, qu’elle soit radicale ou qu’elle se fasse par transformations successives». Vu de Belgique, tous les espoirs sont donc permis et les lendemains devraient chanter un jour ou l’autre. Si le lien entre patriarcat et capitalisme ne date pas d’hier, les féministes en ont fait leur bête noire depuis les années 60. Pour elles, la domination masculine s’exerce notamment par le biais du système capitaliste qui lamine les femmes. C’est encore plus criant depuis la crise financière de 2008. Le magazine axelle s’attaque aux racines du mâle en dénonçant les politiques d’austérité qui affectent d’abord les personnes les plus pauvres, les retraité-e-s, les handicapé-e-s, les sans-papiers… et les femmes. L’exploitation des femmes sans lesquelles le néolibéralisme ne pourrait pas prospérer est également pointé du doigt. Pour mettre un terme à ces fonctionnements inacceptables, l’idée serait de tout revoir, à commencer par le système de mesure du capitalisme et le fameux PIB. Pourquoi pas ?

Et de tirer les enseignements des expériences de pionnières qui tracent d’autres voies à l’instar des employées de maison au Liban, des femmes de ménage du ministère des Finances en Grèce ou encore des ouvrières en France qui se battent contre la fermeture de leurs usines. Dans ce hors-série, l’ancienne rédactrice en chef Andrée-Marie Dussault signe un excellent papier sur son sujet de prédilection, les Indiennes, dans lequel elle raconte comment une banque créée par les femmes et faite pour elles a permis depuis quarante ans d’offrir des services financiers et des formations aux plus défavorisées. L’espoir vient aussi des luttes écoféministes pour une justice climatique et sociale. Des initiatives émancipatrices et innovantes surgissent dans le monde entier portant au pouvoir des femmes issues des mouvements citoyen-ne-s comme en Espagne, preuve que tout cela n’est pas que pure utopie.

Alors cet été sur la plage, n’oubliez pas votre exemplaire d’axelle. Et si vous carburez au numérique, les articles sont disponibles en ligne sur leur site jusqu’au 31 août. A lire d’urgence.