updated 8:25 PM CEST, Apr 25, 2016

Buzzons contre le sexisme, saison 3

Pour la troisième année consécutive, teledebout.org lance son concours de vidéos féministes qui s'adresse aux 10-25 ans. Dès l'origine, la plateforme est prise d'assaut et les créations rivalisent d'originalité et d'engagement. A l'évidence, l'idée fait mouche, les jeunes se mobilisent. Josefine Ajdelbaum et Barbara Wolman,  vidéastes et coordinatrices du concours, expliquent les raisons de ce succés.

 

l'émiliE: D’où est venue l’idée du concours “Buzzons contre le sexisme”?

Josefine Ajdelbaum et Barbara Wolman: En 2010 nous avons lancé une téléweb féministe pédagogique www.teledebout.org, notre slogan était «le féminisme en images pour tous les âges» nous voulions créer un espace vidéo où toutes les générations échangeraient à travers les images. Il nous fallait alors mettre des actes à nos paroles, afin que les jeunes s’emparent aussi de cette téléweb, nous avons donc eu l’idée de créer un concours vidéo jeunesse...

 

Avec 650 participant-e-s, on peut parler de succès, non? Cela vous a-t-il surprises? Comment l’analysez-vous?

Oui, nous avons été surprises, dés la première édition (nous en sommes à la saison 3), le concours à très bien marché. Ce sont beaucoup les profs, les animatrices-teurs et éducateurs-trices qui ont inscrit leur groupe, et quelques jeunes en autonomes. Nous sommes dans un monde où les images ont une énorme place, les jeunes sont né-e-s dans cet univers multimédias. Le concours permet de les motiver vers une "parole réfléchie créative et agissante" contre le sexisme et d’aider les équipes pédagogiques (et parents) à aborder ces questions. Les mots ont besoin d’être incarnés pour avoir un impact réel sur nos consciences et nos actes, et faire un film est un excellent moyen pour cela !

 

Vous attirez un public suisse, paraît-il...

Oui nous avons eu un petit groupe de filles suisses l’année dernière ! Nous adorerions que le concours deviennent plus international, précisément parce que le sexisme est un problème mondial, c’est intéressant de voir des points de vue de partout, et les différences éventuelles… DONC oui, public suisse, inscrivez-vous vite !

 

Quel prix remportent les lauréat-e-s?

Du matériel vidéo (caméra, micros…etc), des livres, des DVDs ayant à voir avec la thématique du concours bien sûr.

 

Votre jury compte du beau monde (Christine Bard, Geneviève Fraisse, Catherine Vidal entre autres). Sur quels critères juge-t-il les vidéos?

Oui, un jury que nous remercions chaleureusement d’ailleurs, car les membres du jury prennent cela très au sérieux et c’est un gros boulot, mais elles sont toujours ravies et impressionnées des vidéos envoyées. Les principaux critères sont bien évidemment le traitement de la thématique, mettre en lumière les stéréotypes sexistes, et les violences faites aux femmes et aux filles, proposer des idées pour changer les choses et être attentives/tifs, à ne pas véhiculer des stéréotypes sexistes dans les vidéos, ce qui n’est pas toujours évident, et sur la forme, essayer de lier un discours engagé à une forme créative.

 

Que retenez-vous de l’engagement de ces jeunes filles?

Le concours est mixte, alors il est difficile d’évaluer la différence d’engagement des filles et des garçons, même si c’est une des questions que nous posons dans notre questionnaire de bilan final aux équipes. Mais il est certain que pour les filles, c’est extrêmement important de voir que les violences et les stéréotypes qu’elles subissent sont enfin pris au sérieux, que leur colère, qu’elles n’osent souvent pas exprimer, car toujours minimisée ou ridiculisée, est légitime, et que c’est justement la thématique du concours. C’est un de nos objectifs premiers : que la parole se libère et que les filles soient prises au sérieux. Le concours fait aussi du bien parmi les garçons, à ceux qui refusent le rôle stéréotypé qu’on veut leur attribuer. Et visiblement, au vue des réflexions que nous entendons lors des remises des prix, cela fait réfléchir tout le monde, y compris les parents, qui sont forcément embringués dans ce tourbillon, car faire un film ce n’est pas rien !

Pour s'inscrire, c'est ici