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L'INTERVIEW


Dans le cadre du FIFDH, l'émiliE a rencontré l'activiste visuelle sud-africaine Zanele Muholi qui parle de son travail et de son documentaire "Difficult Love". Interview réalisée à Genève le 8 Mars 2013 par l'équipe de l'émiliE.

chronique féminista-voyageuse

Libertad sans commentaire

23-09-2013 C.M.

Libertad sans commentaire

  Libertad était une prison. La prison modèle de la dictature uruguayenne, crée au début des années soixante-dix et fermée à la chute du régime, en 1985. Libertad, du nom de...

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¡ Tierra y libertad !

«Vous saviez que Jose Gervasio Artigas avait eu un enfant avec une Indienne ?». Luna nous regarde avec un air malicieux, comme si cette nouvelle était un scoop ou pour le moins une information croustillante... Il ne me semble pourtant pas très étonnant que le héros national de l'Uruguay, qui a son buste dans tous les commissariats et sa statue à cheval sur toutes les places de village, se soit payé une concubine indigène avant d'épouser sagement sa cousine...

Mais ce que nous explique Luna est plus compliqué que cela : il y a l'histoire officielle et celle que l'on se murmure avec des airs de conspiration. Il y a le grand général Artigas, défenseur de la nation uruguayenne et de son indépendance, célébré en grande pompe, et il y a le vengeur Artigas, défenseur des pauvres, anti-nationaliste, pourchassé jusqu'à finir sa vie en exil, pauvre et isolé. «L’Uruguay se cherchait un héros, alors ils ont récupéré Artigas en racontant des histoires à dormir debout : il n'avait aucune conviction nationaliste, il rêvait d'une grande Amérique du Sud, unifiée et égalitaire. Pendant une dizaine d'année [de 1811 à 1820], il a eu le pouvoir de développer une réforme agraire en expropriant les riches propriétaires, pour contrer l'accaparation des terres entre quelques mains et les redistribuer aux plus pauvres, avec, par ordre de priorité les Indiens et tous les sans-terres. C'est pour ça que les Anglais et les Portugais ont allié les forces du Brésil et de l'Argentine pour l'anéantir et rétablir un Uruguay à leur botte. Et c'est aussi pour ça qu'il est important de savoir qu'il a eu une femme indienne».

Roberto observe Luna d'un air goguenard : «Artigas, un révolutionnaire ? Il était lui-même propriétaire de 150.000 hectares de terre... C'était un mercenaire, un populiste... Les gauchistes aussi ont tenté de le récupérer dans les années soixante. Ils ont accusé «l’État soumis au capital» d'avoir souillé sa mémoire, et ils ont inventé un autre Artigas : le héros populaire, le brigand défenseur des pauvres, indépendant et fougueux, anarchiste et gaucho...».

Luna ne se laisse pas faire : «On ne saura jamais qui il était vraiment mais ce qui est important, c'est que les terres ont été redistribuées et que ça a tenu... quelques années». Et cela au moins, Eduardo Galeano le confirme : «L'oligarchie liée aux puissances étrangères releva la tête et se vengea. De 1820 jusqu'à la fin du siècle, les patriotes pauvres qui avaient bénéficié de la réforme agraire furent expulsés, pas la violence et dans le sang. Ils ne conservèrent d'autres terres que celles de leur tombe [et] les actes de propriété établis sous l'autorité d'Artigas perdirent toute valeur».

Aujourd'hui, Roberto et Luna le racontent de concert : ces dernières années, on dit que ce sont plus de 12'000 petits propriétaires (possédant moins de 200 hectares) qui ont été contraints à vendre leur terre. Le frère de Roberto s'est suicidé en 1989 parce que ses 60 hectares, ce n'était résolument pas assez pour vivre. Et voilà, en quinze ans, l'hectare est passé de 700 à 7000 dollars US. L’État n'exerce aucun contrôle sur la vente des terres et c'est un tiers des douze millions d'hectares de terre agricoles uruguayennes qui appartiennent aux investisseurs étrangers qui misent sur de l'exploitation de très court terme, qui rime avec pollution, destruction, exploitation et spoliation des richesses vers l'étranger.

Les restes d'Artigas, religieusement conservés au cœur de Montevideo dans un mausolée sous la Plaza Independencia, se retournent-t-ils sur eux-mêmes de rage ou de désespoir ?

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