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Y a-t-il une affaire Maechler?

Après l'exclusion de Valérie Maechler du comité de l'Association des Familles Monoparentales au motif qu'elle n'aurait pas payé sa cotisation, les associations féminines et féministes genevoises s'agitent. Les parties s'affrontent, les rumeurs vont bon train et cette éviction pose pas mal de questions. Franceline Dupenloup, secrétaire adjointe du DIP, donne quelques pistes.

 

Face à l'exclusion de l'ex-présidente du comité de l'AFM, Valérie Maechler, vous réagissez avec fermeté. Est-ce la position du DIP?

Il s'agit d'une position éthique. Je suis sensible à la notion de respect des femmes que nous avons à promouvoir dès le plus jeune âge. En l'espèce, l'exclusion brutale de l'ex-présidente de l'AFM est choquante et indigne. Je suis également sensible à la situation des mères cheffes de familles précarisées qui portent souvent à bout de bras, la scolarité de leurs enfants dans des conditions extrêmement difficiles . Depuis près de dix ans, Valérie Maechler assure leur défense auprès des associations genevoises, des politiques et de la presse. Garder le silence serait une grande lâcheté.

Est-ce une bataille de pouvoir?

Gardons-nous de trop personnaliser cette affaire et préférons l'analyse d'une situation finalement assez classique: l'éviction d'une femme engagée et qui a le verbe haut. De toute évidence, notre société peine à reconnaître les femmes qui occupent ou ont occupé des postes de pouvoir avec un certain panache.

Au-delà de la polémique, quels sont les enjeux selon vous?

On sait que le divorce et ses conséquences sont des dossiers politiques d'actualité: l'autorité parentale, mais aussi et surtout, le débat très sensible sur la garde partagée avec ses conséquences financières sur des mères divorcées sans formation et qui ne disposent pas de revenus suffisants.

Y a-t-il une tentative de noyautage politique comme cela s'est déjà produit dans d'autres associations?

La richesse de toute association est d'être en lien étroit avec le terrain, de développer des expertises solides, un dialogue fécond avec les collectivités publiques et d'être sincèrement engagée au-delà de considérations partisanes. La liberté d'agir à l'écart de toute pression politicienne inappropriée est un atout que Valérie Maechler a su préserver. Sa réintégration dans le comité serait une bonne décision et apaiserait les soupçons.

De votre point de vue, quel est le bilan de Valérie Maechler?

Les mères cheffes de famille sont les premières victimes de la précarité et de la pauvreté dans notre pays. Valérie Maechler n'a jamais transigé sur l'importance de les défendre et a tout mis en œuvre pour éviter une "guerre des sexes" stérile. Elle y est parvenue. Sous sa présidence, les actions se sont déployées dans plusieurs directions: conseils et orientations vers les services compétents, aide sociale individuelle, activités de loisirs pour briser l'isolement et favoriser les échanges, participation à la commission cantonale de la famille notamment.  Le rapport d'activité 2011 signé de la Présidente Valérie Maechler en témoigne d'ailleurs plus en détail.  Valérie Maechler a su donner une visibilité à cette association et a témoigné d'une grande cohérence dans ses prises de position. Elle a fait preuve de courage à une époque où la peur de perdre des subventions conduit parfois à la frilosité. Je pense à la votation sur le mercredi matin d'école des 8-12 ans: elle a su voir l'intérêt des mères cheffes de famille des milieux défavorisés dans cet enjeu. Elle s'est vigoureusement engagée dans ce combat. Au sein de la commission cantonale de la famille notamment, sa participation est appréciée.  On reconnaît la philosophie de l'AFM dans ses messages du rapport d'activité: "Rompre l'isolement et trouver un soutien au quotidien". Et "Pour que chaque enfant puisse grandir sans porter le divorce de ses parents sur le cœur".

Ce genre de déballage publique n'est-il pas dommageable pour l'AFM et les associations féminines de manière plus générale?

Ce qui est dommageable c'est le traitement inique réservé à une figure reconnue d'un combat crucial pour les familles. Ce qui serait pire encore: se taire et laisser faire.>

Vous avez parlé de stratégies masculinistes, pensez-vous que le nouveau comité s'inscrit désormais dans cette ligne?

Il est prématuré de répondre mais la méthode abrupte employée contre Valérie Maechler n'augure rien de très favorable pour les femmes.  Une chose est sûre: les mères cheffes de famille qui souffrent de la pauvreté sont les premières victimes de certaines thèses vindicatives que Genève serait bien inspirée de ne pas importer.

Pensez-vous que les pères ont trop de place dans une association comme l'AFM?

Ont-ils d'ailleurs une place? Sous la houlette de Valérie Maechler, de plus en plus de pères ont intégré l'AFM. L'association travaille en faveur de l'autorité parentale conjointe lors des divorces et a salué la position du Conseil fédéral sur cet objet. La réintégration de Valérie Maechler dans le comité serait garante de la continuité de cette ligne. Si l'AFM venait à affaiblir son soutien aux mères, il faudrait peut être revenir aux sources avec une "Association des mères cheffes de familles". Le dialogue nécessaire autour des familles monoparentales doit avoir lieu dans la sérénité et la transparence.

 

© Photo DR, Franceline Dupenloup, secrétaire adjointe du DIP